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Emiliana grandiose malgré le public parisien.

Mar. 29 sept. – Emilíana Torrini
Hier soir l'Olympia a été secoué par la performance sur scène d'Emiliana Torrini. Voilà une grande artiste qui prend au sérieux le fait de jouer dans la salle la plus emblématique de Paris. Un peu nerveuse au début, peu à peu elle libère ses passions en plongeant complètement dans la thérapie tranquillisante qui lui offre son propre chant.

Elle parle d'amour et de bonheur et on sent qu'elle s'y connaît. Je n'oublierai jamais la sincérité et la force avec laquelle elle a dit, comme si elle suppliait l'audience : "You must be really brave for being happy" (tr : Vous devez faire preuve de courage pour être heureux). Elle porte une très belle robe qui lui va très bien avec ses formes et sa musique, et ses cheveux détachés portent une tresse avec des plumes, le tout assorti à un micro emplumé, comme emprunté à Steven Tyler… Impossible de ne pas penser à Janis…
Mais quelle humilité, quelle spontanéité, quelle classe, quelle voix et quelle générosité qu'elle nous a offert hier soir!!!!!
Voilà une musicienne qui a très bien compris que le public est composé de fans et de curieux, et donc que tout le monde n'est pas censé de connaître l'origine ni l'inspiration de ses chansons. En les introduisant par une petite anecdote, ou tout simplement en racontant les conditions dans lesquelles elle écrit, Emiliana enrichit une expérience déjà inoubliable. Je suis certain que les gens qui ne connaissaient pas très bien sa musique, après ce concert, ont été convaincus par l'exposé de son art.

A la moitié du concert, elle est déjà en parfaite harmonie avec le public frigide parisien. Progressivement elle comprend que c'est elle qui domine le public et elle réalise qu'elle n'a plus de raison de se sentir intimidée par une multitude qui se contente d'applaudir. Elle commence alors à chanter ses chansons les plus connues, toujours en allant au-delà avec sa voix…

Il existe une nette différence entre le son qu'on écoute dans ses albums et sa musique sur scène. En concert, la musique d'Emiliana a une teinte plus rock, qui invite le public à dégourdir ses membres et à danser.
Malheureusement, hier soir le public ne s'est pas laissé emporter physiquement par les vibrations musicales, et les musiciens ont senti ça plutôt comme une barrière. Comment déchiffrer le public parisien ? Est-ce un public difficile ? est-ce qu'ils s'ennuient ? Ou est-ce tout simplement une autre culture où l'on va à un concert comme on va au cinéma ?…
Personnellement, je me suis déjà senti extrêmement fier du public parisien lors des concerts de Rage Against The Machine et d' Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, par exemple. Mais hier soir j'ai senti un peu honte à vrai dire. Le public n'était pas à la hauteur de la chanteuse. C'était peut-être parce que c'était un mardi soir et les gens sortaient du boulot pour aller voir le concert… C'est peut-être l'âge aussi, j'estime que l'âge moyenne hier soir était de 33 ans (le bâton dans les fesses s'enfonce de plus en plus après 30 ans…), alors que la musique d'Emiliana pourrait parfaitement rentrer dans le spectre musical des 20-25 ans. Un peu comme Bjork il y a dix ans…

Et ce n'est pas tout. Mis à part le batteur, les musiciens qu'accompagnent Emiliana Torrini semblent s'ennuyer profondément la plupart du temps. J'ai senti un décalage entre La Voix et le reste du groupe. Certes, ils sont tous de très bons musiciens mais sont-ils vraiment en phase avec les vibes et l'état spirituel d'Emiliana ? A mon avis ils ne sont pas indispensables, je pense que le rendu sonore serait plus qualitatif s'ils étaient moins nombreux sur scène, d'autant plus que le son n'était pas 100% bien égalisé, la guitare principale étant trop forte par rapport au reste des instruments et par rapport à la voix.

Sans doute, les meilleurs morceaux ont été les plus minimalistes (à part Jungle Drum), Emiliana chantant accompagnée juste d'une guitare ou d'une basse, comme dans Ha Ha ou Nothing Brings Me Down.
Jungle Drum, orgasmique. Il y a un an et demi c'était le morceau qui m'avait fait découvrir sa musique (dans Libélabo, podcast de Libération). Le décor blanc minimaliste devient rouge, des spots stroboscopiques rythmés par une simplissime percussion tribale, annonçant le paroxysme et la fin de la soirée.
On assiste alors à un très beau détournement visuel : le décor initial, blanc épuré avec des dessins d'oiseaux partout (comme dans sa chanson Birds), devient rouge sang comme un éclaboussement, tel une éjaculation de sang.

Emiliana Torrini s'est dévoilée hier soir telle comme elle est : authentique. Après quelques minutes d'ovation, elle ressort sur la scène pour clôturer la soirée par un délicieux medley de Fields of Joy de Lenny Kravitz et Dear Prudence de The Beatles. Un grand moment de bonheur. Merci Emiliana.

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